Le meilleur livre de 2016 : La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan
06
Janvier 2017
Culture
Littérature
« La maison dans laquelle », de Mariam Petrosyan, publiée en 2009 en Russie relate le quotidien d’un internat d’enfants et adolescents, tous atteints d’un handicap. Au mois de mai 2016, les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont publié une traduction française de cette perle littéraire.
A travers les 1000 pages de ce roman, nous suivons plusieurs adolescents et parfois leur éducateur aux surnoms évocateurs comme Fumeur, Roux, L’Aveugle ou Vautour. Il faut dire que, lorsqu’on l’on entre dans cette maison, on perd son identité, son nom et tout lien avec « l’Extérieur ». Cette Maison est régie par ses propres lois, sa géographie particulière, ses traditions et ses hiérarchies. Il est très difficile de raconter, même brièvement ce livre : il est bien plus qu’une histoire et qu’un roman. Il est une expérience à vivre.
Pour Sauterelle, la Maison était comme une ruche géante. Dans chaque alvéole, il y avait une chambre ; dans chaque chambre, un monde. Il y avait bien d’autres alvéoles : les salles de classes et de jeux, la canine et les vestiaires. Cependant la nuit, vides et sombres, elles ne comptaient pas.
Il m’a fallu plus de trois mois pour venir à bout de ce petit pavé. J’ai alterné des phases de lectures très courtes, de quelques pages à des beaucoup plus longues de plusieurs chapitres. Pourtant, de chaque séance de lecture, je ressortais avec la même sensation : Celle d’avoir perdu tout mes repères temporels. Les minutes et les heures de lectures se sont transformées en jours, en semaines et en mois passés dans cette Maison.
J’ai le sentiment d’avoir réellement accompagné les personnages et d’avoir vécus avec eux. J’en aimé certains et détesté d’autres. J’ai pleurés les pertes et me suis méfiées des arrivées. Surtout, comme les résidents qui doivent partir à 18 ans, je craignais ma sortie de la Maison et repoussais la fin de ma lecture.
Ce livre m’a profondément troublée.
En sortir a été difficile. Pour rester en lien avec la Maison et avant de débuter un autre livre, j’ai fait quelques recherches sur l’auteure, Mariam Petrosyan.
C’est sur le site des éditions Monsieur Toussaint Louverture que j’en ai appris le plus. L’auteure a écrit son roman sur une dizaine d’années et aurait même dessiné les personnages avant de les écrire. Publier son écrit n’aurait pas été son but premier : le succès s’est d’ailleurs fait attendre. Depuis la publication de son livre, elle dit « ressentir un grand vide ». Pourtant Mariam Petrosyan a su rassembler tous ses lecteurs, peu importe leurs âges ou leurs origines dans cette grande Maison. Nous sommes nombreux à être aujourd’hui imprégnés de ces lieux et d’y avoir retrouvé un peu de notre adolescence.
Je vous laisse un extrait, poétique et mystérieux, décrivant la Maison. En espérant qu’il vous donnera envie d’y faire un long séjour.
Ours féru d’artisanat, je travaille dans le Studio « Le rat et L’ours » depuis 2015. Retrouvez nos travaux sur notre site. N’hésitez à me contacter pour plus d’informations. Merci de m’avoir lu !
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